Lorsque mes recherches me mènent à la forge de son oncle, je ne pensais pas que ma princesse se trouvait ici mais en fouillant des yeux les lieux puis en tentant l’oreille, je perçois des bruits infimes que l’ouïe humaine ne capte pas. Je me suis alors rapproché de Mewyn qui avait trouvé refuge dans un coin de la forge, allongée dans la paille. Son visage marqué par les larmes. Je sens mon cœur se serrer devant ce tableau mais ne souhaitant pas déranger, je lui murmure seulement que je suis présent mais sa réaction est comme un coup de poignard en plein cœur. Elle se redresse pour mettre de la distance entre nous et prendre une position de repli. Les larmes perlent au coin de mes yeux mais je les chasse immédiatement d’un revers de la main. « tu devrais la laisser seule une petite heure.. » Hochant la tête, je descends comme elle ne souhaite pas ma présence. Je ne pensais pas que cela pouvait être douloureux de tomber amoureux. « c'est toujours ainsi quand elle vient. trop de mauvais souvenir en ces Terres. » Pourquoi étions-nous venus ? Aurais-je trop insisté ? Je suis seul voulant connaitre la vérité sur son passé. Cela ne devait pas se passer comme ça… enfin je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux pour elle. Pourquoi elle ne me parle pas ? Je lève la tête vers l’étage puis reporte mon attention sur son oncle.

Suivant ses mouvements des yeux, je me plonge dans mes pensées mais celles-ci sont chaotiques alors pas la peine de les exposer ici parce que nous y comprendrons rien. Je croise les bras sur ma poitrine en essayant vraiment de comprendre dans quelle situation Mewyn se trouve. « parfois, il faut savoir s'effacer un peu mon garçon. » Cela me plait pas mais il semblerait que ce soit important pour elle alors je m’effacerai. Je baisse les yeux pour regarder son travail pendant que je me demande si je dois rester ici ou aller plus loin. Comment cela se passe dans cette situation ? Il y a des règles ? J’y connais vraiment rien ! Les Elfes se prennent moins la tête & les Hommes que je connaisse… bah soit ils sont morts soit ils bossaient pour moi alors ma présence était toujours requise. Son oncle nous sert une boisson assez forte pour les humains mais je sais par avance que cela ne me rendra pas ivre avant plusieurs bouteilles. Je lui fais un signe de tête pour trinquer avec lui pendant que le liquide dégage une odeur forte qui me brûle les narines. « t'en fais pas. c'est la femme la plus forte et la plus courageuse que je connaisse. elle sait ce qu'elle va trouver au Nord. ça lui fout un coup, c'est tout. » On va y trouver quoi ? Des cadavres ? Son passé ? Son avenir ? Rien ? La femme la plus forte et la plus courageuse… elle me parait bien fragile en cet instant.

Avalant une gorgée de cet alcool, je ressens plein de picotements dans le corps. Waouh ! Il est beaucoup plus fort que je ne le pensais ! Il me faudra moins de bouteilles que je le pensais pour me rendre ivre. Je vais rester loin de cette boisson parce que Ciryaher ivre mort… bah c’est pas beau à voir ! « Pourquoi êtes-vous ici ? Généralement, elle évite à tout prix le Nord, sauf en cas de besoin. » Cet homme est un dunedain ? Il parait encore vigoureux et fort mais assez âgé en même temps. C’est un être passionnant, fascinant ! Je trouve les Hommes captivants parce qu’ils sont complexes. Ils ont plus de valeur que les Elfes & se sentent plus concernés par ce qui se passe en Terre du Milieu que les autres peuples. Je repose mon verre en faisant une grimace. « elle est revenue souvent ici ? » Si Mewyn sait parfaitement ce que nous allons trouver dans cette région, pourquoi refuse-t-elle de me le dire ? On avait pas besoin de venir en Arnor si elle connait les réponses. Je ne suis pas en colère mais je ne comprends rien aux femmes. « on va trouver quoi ici ? » NON MAIS TAIS-TOI ! Pourquoi je suis aussi curieux ? Je pose des doigts sur mes paupières « non répondez pas ! » Je secoue la main pour indiquer que cela ne me concerne pas. Je suis venu pour protéger Mewyn et lui assurer mon soutien si jamais elle en avait besoin. « j’ai appris des rumeurs concernant votre nièce… et je l’ai poussée vers ici pour avoir des réponses… je pensais pas que cela se passerait comme ça. » Je me sens mal mais pas question de… présenter mes excuses ? Ce serait la moindre des choses ! « je suis désolé… » Je sors dans la rue parce que j’ai besoin d’air frais. Je prends appui contre un mur et essaie de retrouver mon souffle.